Le système endocrinien est constitué de différentes glandes (hypothalamus et
hypophyses, surrénales, ovaires, testicules, thyroïde, pancréas) qui produisent des
hormones qui jouent le rôle de messagers et régulent de nombreuses fonctions
essentielles de l’organisme comme la reproduction, le développement du fœtus, la
différenciation cellulaire, la régulation des rythmes chronobiologiques.
En 2002, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini les perturbateurs
endocriniens comme étant « des substances chimiques d’origine naturelle ou
artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du
système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur
ses descendants ».
Ils se retrouvent aussi bien dans l’alimentation que dans notre environnement
et dans de nombreux produits que nous utilisons au quotidien. L’agence américaine
de l’environnement estime qu’il existe plus de 100000 substances, dont près de
10000 sont considérées comme des perturbateurs endocriniens environnementaux.
On retrouve les perturbateurs endocriniens dans polluants urbains et ruraux mais
également dans les polluants ménagers domestiques, l’alimentation, les cosmétiques
et le tabac.
MODES D’ACTION :
En mimant ou en bloquant l’action des hormones, ils interfèrent avec leur
métabolisme (synthèse, élimination, transport). Ils se comportent ainsi comme des
leurres hormonaux et perturbent les régulations endocrines.
Dans son rapport de 2009, l’Endocrine Society a détaillé les différents points
caractérisant les effets des perturbateurs endocriniens sur l’espèce humaine et sur la
biodiversité :
1. La période d’exposition fait le poison : l’impact des perturbateurs endocriniens
est d’autant plus marqué que l’exposition a lieu durant la vie intra-utérine ou
chez le nourrisson.
2. Les effets peuvent être plus forts à faible dose qu’à forte dose
3. Latence entre l’exposition et l’effet : l’impact des perturbateurs endocriniens
n’est pas visible immédiatement.
4. Effet cocktail : en étant associés, les perturbateurs endocriniens peuvent
potentialiser leurs effets.
5. Effets transgénérationnel : l’impact des perturbateurs endocriniens peut être
visible d’une génération à une autre.
IMPACTS SUR LA SANTÉ :
– chez l’adulte :
o de nombreux cancers et de l’abaissement de l’âge de leur survenue
(sein, prostate, thyroïde, testicule entre autres)
o d’une baisse notoire de la fertilité avec une réduction de la
spermatogenèse, une augmentation du risque de survenue d’une
insuffisance ovarienne prématurée, une augmentation du risque de
survenue d’un syndrome des ovaires polykystiques et
d’endométriose
o d’un syndrome métabolique, de diabète de type 2, de maladies
cardio-vasculaires, de maladies hépatiques, de maladie de
Parkinson
– chez l’enfant :
o de retards de développement psycho-moteur
o d’obésité
o de puberté précoce chez la fille
– chez le nouveau-né :
o de malformation des organes génitaux (micro-pénis, hypospadias,
cryptorchidie)
o de retard de croissance intra-utérin
RECOMMANDATIONS POUR LIMITER L’IMPACT DES PERTURBATUERS
ENDOCRINIENS SUR LA FERTILITÉ ET RESPECT DU PRINCIPE DE
PRÉCAUTION :
Même si on ne peut totalement évincer les perturbateurs endocriniens de
notre vie au quotidien, il faut veiller à les réduire au maximum.
– Alimentation :
o Laver les fruits et légumes non issus de l’agriculture biologique
(vinaigre ou bicarbonate)
o Ne pas réchauffer les barquettes plastiques au micro-ondes et ne
pas boire de boissons chaudes dans des gobelets en plastiques
o Préférer les contenants en verre
o Éviter boites de conserve et canettes
o Éviter les plats industriels (colorants et conservateurs)
o Éviter les casseroles en Teflon
o Limiter les graisses animales pouvant contenir de nombreux
polluants liposolubles
o Limiter la consommation de fruits de mer
o Limiter les poissons gras (thon, espadon, saumon, lotte, bar, flétan,
dorade, raie)
o Préférer l’eau minérale
– Environnement :
o Arrêter tabac, cannabis, alcool
o Aérer régulièrement l’intérieur des maisons
o Éviter l’usage d’insecticides, de produits en spray, de parfums
d’intérieurs, de peintures riches en COV
o Préférer les produits d’entretien labélisés écologiques
o Limiter l’utilisation de cosmétiques ou les choisir labélisés
écologiques
Sources :
Réseau Environnement Santé : http://www.reseau-environnement-sante.fr/
Perturbateurs Endocriniens : Parlons-en : http://www.perturbateurendocrinien.fr
Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail : https://www.anses.fr/fr/content/les-perturbateurs-endocriniens
Diamanti-Kandarakis E et al., « Endocrine-Disrupting Chemicals: An Endocrine Society Scientific Statement », 2009, disponible sur http://www.endocrine.org
Perturbateurs endocriniens, quels conseils donner au couple en préconception ? article de P. Mirakian et C. Sapet, jim.fr, 27/07/2017
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